AlphaRéussite 3

La littératie au Québec : un regard local sur les enjeux
Dans le cadre de la troisième édition de l’événement AlphaRéussite, la Fondation pour l’alphabétisation a dévoilé les résultats de l’étude « La littératie au Québec : un regard local sur les enjeux » réalisée par l’économiste Pierre Langlois, qui offre un portrait inédit de la littératie dans toutes les régions du Québec et, surtout, une série de pistes d’actions adaptées pour améliorer la situation partout sur le territoire.

Voyez le webinaire :
AlphaRéussite – 3e édition
Animation : Esther Bégin
Présentateur : Pierre Langlois, économiste
Panélistes :
- Le président et chef de la direction du Conseil du patronat, Karl Blackburn;
- Le directeur du journal Le Devoir, Bryan Myles;
- La directrice générale du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, Tanya Sirois;
- Le président-directeur général de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay;
- Le député de Beauce-Nord et président de la Commission de la santé et des services sociaux, Luc Provençal.
Citations
Cette étude nous offre un regard plus local que jamais sur la littératie au Québec, identifie plus précisément les enjeux en cause et aidera ainsi, je l’espère, nos décideurs locaux et nationaux à développer des solutions plus adaptées à la situation de chaque région. La littératie est un enjeu qui nous concerne tous et nous nous devons de nous pencher sur des pistes de réflexion afin d’améliorer le niveau de vie de l’ensemble des Québécoises et des Québécois.
André Huberdeau, président de la Fondation pour l’alphabétisation
Les conclusions de l’étude confirment une fois de plus l’importance de s’attaquer au faible taux de littératie au Québec. Au-delà du travail fondamental exercé par le milieu de l’éducation, les employeurs peuvent et veulent jouer un rôle complémentaire en formation, notamment dans les régions les plus touchées. Il s’agit d’une responsabilité collective et nous devons nous mobiliser pour mettre en œuvre les pistes de solution proposées.
Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec
Les résultats de cette étude ne peuvent nous laisser indifférents. Les Premiers Peuples composent d’ailleurs avec des réalités culturelles, sociales et linguistiques qui les distinguent du reste de la population et qui amènent des défis en ce qui concerne la persévérance scolaire, la réussite éducative et, ultimement, le niveau de littératie. L’apprentissage chez les Autochtones dépasse de loin les frontières de la salle de classe. Il englobe le savoir acquis tout au long de la vie auprès de la famille et de la collectivité.
Tanya Sirois, directrice générale du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec
Clairement, le défi de la littératie demeure d’actualité au Québec. Bien que les cégeps soient présents dans toutes les régions et offrent plus de 100 points de service, l’accessibilité géographique mais aussi les autres facteurs socio-économiques qui influencent l’accès à l’enseignement supérieur doivent continuer d’être au cœur de nos préoccupations pour assurer un rehaussement de la scolarisation des Québécoises et Québécois.
Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps
Le niveau de littératie au Québec s’explique par la scolarité, la démographie, les conditions socio-économiques et le tissu économique des localités. Ainsi, les MRC du territoire québécois affichent des résultats qui varient selon ces différents indicateurs.
Pierre Langlois, économiste et auteur de l’étude « La littératie au Québec : un regard local sur les enjeux »
Faits saillants
En couplant les plus récents résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (2012) aux données du dernier recensement canadien (2016), notamment le profil scolaire des répondants, M. Langlois a été en mesure de brosser un portrait régional des enjeux de littératie, de même qu’une estimation locale du taux de littératie pour chacune des MRC ou agglomérations du Québec.
Les principaux faits saillants qui ressortent cette nouvelle étude sont les suivants :
- Les grandes villes font mieux que la moyenne québécoise quant au nombre de répondants atteignant le niveau 3 du PEICA, soit le seuil jugé nécessaire pour comprendre des textes plus longs et plus complexes. Toutefois, les secteurs et quartiers défavorisés de ces grandes villes ont des résultats plus faibles.
- Les MRC dites de couronnes ou de banlieues, ayant souvent une population plus jeune, ont des résultats essentiellement alignés sur la moyenne québécoise ou légèrement inférieurs.
- Les MRC des régions dites éloignées affichent des résultats plus défavorables.
- Les MRC affichant des résultats plus faibles en littératie présentent des caractéristiques souvent similaires :
- Une forte proportion de répondants sans diplôme;
- Une forte proportion de répondants avec un diplôme d’études professionnelles;
- Un phénomène de vieillissement de la population;
- Des caractéristiques économiques et industrielles particulières : fort secteur agricole ou des pêcheries, présence importante d’un secteur manufacturier et d’industries liées aux ressources naturelles (foresterie, papier, mines).



Pistes d’actions
Devant ces résultats, l’économiste Pierre Langlois avance sept pistes d’actions pour améliorer les compétences en littératie à travers le Québec.
- Identifier les grands employeurs dans les MRC présentant des résultats plus faibles et ouvrir une discussion sur la littératie.
- Définir des mesures de soutien en littératie dans le milieu agricole, de la foresterie et de la transformation.
- Établir un contrat social entre le milieu manufacturier et les écoles professionnelles afin d’assurer une diplomation complète.
- Adopter une approche hyperlocale et communautaire en littératie pour les grandes villes.
- Soutenir l’apprentissage de la littératie chez les aînés, particulièrement en région.
- Comprendre les limites de la couverture régionale des cégeps et des autres actifs de diffusion culturelle.
- Comprendre les enjeux de littératie et de décrochage scolaire dans les communautés autochtones.
Pour plus d’information, veuillez contacter :
Marie-Hélène La Mothe
Chargée des communications et mobilisation